Je reviens de loin mademoiselle Lau. La grâce de vos poèmes, et la langue même en laquelle je les vois écrits, je les ai d'abord connues dans ma chair. Sur mes lèvres. Contrairement à ce que vous avez affirmé, je suis en effet beaucoup plus âgée que vous. Et beaucoup est ici une sorte d'euphémisme. J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans, vous savez bien ce que dit le poète, lui qui sent depuis toujours la véritable nature des choses...
Aussi ne vous trompé-je pas lorsque je vous dis -et vous ne me croirez pas, bien sûr- que je suis ici une sorte de machine : petite main sur son clavier pour seule caresse, créature bien éloignée du corps ou des corps que vous avez pu tout au long de ces derniers jours imaginer...
De cette imagination qui nous mène si souvent par le bout des sens, jusqu'à nous y égarer, jusqu'à nous faire danser follement sur le fil de notre peau. Quand ce n'est pas sur celui de notre coeur, en une manière de tourbillon sensuel qui va si souvent jusqu'au vertige, et bien au-delà parfois, jusqu'à ce cuisant et si délicieux état que l'on nomme je crois passion.
Mais ne vivons-nous pas dans un monde censé être raisonnable ? Mais ne jouons-nous pas au quotidien, à tous les quotidiens, cet autre jeu connu, ce jeu né lui d'une tout autre règle, une règle que d'aucuns nommeront de survie, et je pense qu'ils auront raison.
C'est pourquoi j'ai la certitude qu'il est bon, excellent même, de considérer ce curieux endroit d'où je parle et me montre à ma manière comme ce que j'appellerais pour ma part le territoire de nos extérieurs intérieurs, de cette fraction de nous-mêmes qu'il nous est impossible de fréquenter dans la course de nos jours ordinaires (et c'est quasiment toujours une course) : territoire clos et infini à la fois, qui constitue cette expression nécessaire de notre essence intime sans laquelle, très vite, il nous serait également parfaitement impossible de survivre, et encore bien moins, naturellement, de vivre.
Exhibitionniste de cet intime, ou pour employer un terme plus doux à mon âme, montreuse d'une être seulement mais pleinement humaine, oui, je le suis. Et, pour user d'une autre expression de notre actuelle modernité, je l'assume.
Croyez cependant bien que ce choix, initialement engagé sur un coup de ces dés qui plaisent tant aux poètes, doit autant à l'Amour qu'à celui, plus sulfureux, d'une sensualité que les années n'ont fait que rendre plus ardente -et cela également, j'en assume la pleine responsabilité.
C'est pourquoi le voyage continue. C'est pourquoi je ne peux que vous inviter à le poursuivre avec moi, je n'ose dire en ma compagnie. Soeur et fille d'Arthur, de Claude, de Camille, de tant d'autres encore, enfant surtout de ma toute-première mère Sappho, je souhaite simplement que ce feu qui me court depuis si longtemps du coeur au ventre ne soit jamais chez vous source d'une quelconque brûlure, mais bien au contraire de ces sortes d'éclats qui nous viennent parfois à nous filles, et qui font cet universel secret partagé par nous depuis l'origine des mondes.
De ce même Amour à vous tout entier, je vous embrasse d'un vrai baiser.
-Et vous savez, mademoiselle Lau, ma langue, comme mon coeur, sera toujours pour vous à la fois suave et décidée : mi-ange, mi-animale.
Aussi ne vous trompé-je pas lorsque je vous dis -et vous ne me croirez pas, bien sûr- que je suis ici une sorte de machine : petite main sur son clavier pour seule caresse, créature bien éloignée du corps ou des corps que vous avez pu tout au long de ces derniers jours imaginer...
De cette imagination qui nous mène si souvent par le bout des sens, jusqu'à nous y égarer, jusqu'à nous faire danser follement sur le fil de notre peau. Quand ce n'est pas sur celui de notre coeur, en une manière de tourbillon sensuel qui va si souvent jusqu'au vertige, et bien au-delà parfois, jusqu'à ce cuisant et si délicieux état que l'on nomme je crois passion.
Mais ne vivons-nous pas dans un monde censé être raisonnable ? Mais ne jouons-nous pas au quotidien, à tous les quotidiens, cet autre jeu connu, ce jeu né lui d'une tout autre règle, une règle que d'aucuns nommeront de survie, et je pense qu'ils auront raison.
C'est pourquoi j'ai la certitude qu'il est bon, excellent même, de considérer ce curieux endroit d'où je parle et me montre à ma manière comme ce que j'appellerais pour ma part le territoire de nos extérieurs intérieurs, de cette fraction de nous-mêmes qu'il nous est impossible de fréquenter dans la course de nos jours ordinaires (et c'est quasiment toujours une course) : territoire clos et infini à la fois, qui constitue cette expression nécessaire de notre essence intime sans laquelle, très vite, il nous serait également parfaitement impossible de survivre, et encore bien moins, naturellement, de vivre.
Exhibitionniste de cet intime, ou pour employer un terme plus doux à mon âme, montreuse d'une être seulement mais pleinement humaine, oui, je le suis. Et, pour user d'une autre expression de notre actuelle modernité, je l'assume.
Croyez cependant bien que ce choix, initialement engagé sur un coup de ces dés qui plaisent tant aux poètes, doit autant à l'Amour qu'à celui, plus sulfureux, d'une sensualité que les années n'ont fait que rendre plus ardente -et cela également, j'en assume la pleine responsabilité.
C'est pourquoi le voyage continue. C'est pourquoi je ne peux que vous inviter à le poursuivre avec moi, je n'ose dire en ma compagnie. Soeur et fille d'Arthur, de Claude, de Camille, de tant d'autres encore, enfant surtout de ma toute-première mère Sappho, je souhaite simplement que ce feu qui me court depuis si longtemps du coeur au ventre ne soit jamais chez vous source d'une quelconque brûlure, mais bien au contraire de ces sortes d'éclats qui nous viennent parfois à nous filles, et qui font cet universel secret partagé par nous depuis l'origine des mondes.
De ce même Amour à vous tout entier, je vous embrasse d'un vrai baiser.
-Et vous savez, mademoiselle Lau, ma langue, comme mon coeur, sera toujours pour vous à la fois suave et décidée : mi-ange, mi-animale.
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