mercredi 31 décembre 2008

rencontre, DCCIII



Nous voici donc arrivés dans nos dernières heures de cette-rive-là du fleuve. A moins que nous y soyons au coeur, emporté par un flot qui n'aurait finalement que peu à faire de tout rivage, et même de toute terre pour le coincer : auquel cas ce fleuve débordant deviendrait rapidement mer, ou plus probablement océan, océan sans limite, ni d'espace, ni de temps, ces deux jumelles toujours un peu trop étriquées et qui se croient nos gardiennes, des imbues de leur petite personne en fait, des vessies qui se la jouent lanternes, alors qu'au mieux ce seraient des lucioles, et encore, sans la grâce !

Pour en revenir à cette histoire de possible limite de terre et d'eau, et de toutes les fêtes qu'on fait ici et là douze heures durantes et sonnantes, ça me rappelle que tout ce champagne généreusement versé lors du passage de ce soi-disant cap n'est au fond qu'une pâle imitation de ton écume, ô Océan, écume elle-même mère de ma Grand Maîtresse Aphrodite, Aphrodite, toujours, cent fois soit loué son nom, Aphrodite qui au seuil de cette tumultueuse et bacchanalesque nuit m'emporte à chaque fois avec Elle en d'autres lieux d'Ivresse, en d'autres lieux secrets mais toujours fait de caresses et d'amour, en d'autres lieux d'où mes voeux vont vers Vous, véloces et comme veloutés de cette Voluptuosité aimante que vous savez si bien chez moi :


ainsi


soient-ils à jamais


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votre corps, votre Coeur,




à son écume et par sa Grâce






renouvelés !





mardi 30 décembre 2008

rencontre, DCCII



Et alors que ces mêmes jours pour cette année sont

comptés,


je cherche en moi de quoi pouvoir le louer,


ce Monde,







le louer quelque temps

encore








pour sa Beauté



lundi 29 décembre 2008

rencontre, DCCI




J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans







Mais c'est le Tien, toujours







qui m'en revient



dimanche 28 décembre 2008

rencontre, DCC


Secourez moy, ma Dame par amours,
Ou autrement la mort me vient querir,
Aultre que vous ne peult donner secours
A mon las cœur, lequel pour vous s 'en va mourir.
Hélas, hélas, venez tost secourir
Celle qui vit pour vous en grand tristesse,
Car de son cœur vous estes la maistresse.





Si par aymer et souffrir nuictz et jours,
L'amie dessert ce qu'elle vient querir,
Dictes pourquoy faictes si longs sejours
A me donner ce que tant veulx cherir ?
O noble cueur, laisserez vous perir
Vostre servante en default de liesse ?
Je croy qu'en vous n'a point tant de rudesse.



rencontre, DCXCIX




FRAGMENTS








D'UN DISCOURS











AMOUREUX





rencontre, DCXCVIII




Petits blasphames entre fèmes 3 :







flagellation...







...crucifixion



rencontre, DCXCVII



Petits blasphames entre fèmes 2 :







la sainte trinité...





rencontre, DCXCVI




Petits blasphames entre fèmes :







le doigt de Jean...







...le doigt de Jeanne





rencontre, DCXCV



Cette nuit, j'ai rêvé.







J'avais ta chevelure autour de mon cou. J'avais tes cheveux comme un collier noir autour de ma nuque et sur ma poitrine. Je les caressais, et c'étaient les miens. Et nous étions liées pour toujours ainsi, par la même chevelure la bouche sur la bouche, ainsi que deux lauriers n'ont souvent qu'une racine. Et peu à peu, il m'a semblé, tant nos membres étaient confondus, que je devenais toi-même ou que tu entrais en moi comme



mon songe...




rencontre, DCXCIV



Tes seins de satin noir rebondis et luisants





tes bras souples et longs dont le lissé ondule

ce blanc sourire
des yeux
dans l'ombre du visage
éveillent en moi ce soir
les rythmes sourds
les mains frappées
les lentes mélopées
dont s'énivrent là-bas au pays de Guinée
nos soeurs
noires et nues
et font lever en moi
ce soir
des crépuscules nègres lourds d'un sensuel émoi
Car
l'âme du noir pays où dormes les anciens
vit et parle
Ce soir
en la force inquiète le long de tes reins creux
en l'indolente allure d'une démarche fière
qui laisse quand tu vas
traîner après tes pas
le fauve appel des nuits
que dilate et qu'emplit
l'immense pulsation des tams-tams en fièvre
Car
en ta voix surtout
ta voix au timbre nostalgique
ta voix qui se souvient
vibre et pleure
ce soir
l'âme du noir pays où dorment les anciens



samedi 27 décembre 2008

rencontre, DCXCIII




NOLI







ME








TANGERE




rencontre, DCXCII



Petits transports en commun...









Petits émois...







partagés.











rencontre, DCXCI



Lanquan li jorn son lonc en may

M'es belhs dous chans d'auzelhs de lonh
E quan mi suy partitz de lay
Remembra'm d'un'amor de lonh :
Vau de talan embroncx e clis
Si que chans ni flors d'albespis





No'm platz plus que l'yverns gelatz



vendredi 26 décembre 2008

rencontre, DCXC



La petite Ange des lendemains de fête





Celle qui me trotte dans la tête

de bien jolis refrains

faits de deux ou trois notes

et puis dans le creux de mes mains

de l'écho si fort de ton coeur






du doux accord de tes deux seins




jeudi 25 décembre 2008

rencontre, DCLXXXIX



JOYEUX NOËL A TOUTES

ET A

TOUS,








SI SEMBLABLES, SI DIFFERENTS !




mercredi 24 décembre 2008

rencontre, DCLXXXVIII



Car Elle va naître,

car Elle naît,


tout entière également,

la vie future,






LA DIVINE ENFANT




mardi 23 décembre 2008

rencontre, DCLXXXVII



La Dame au balcon du Palais d'Hiver







Une saison qui commence est aussi et même avant tout une occasion d'instants qu'il te faut saisir au vol de chaque seconde, t'emparer à chaque inspir d'un air qui de toute façon ne repassera jamais deux fois dans ta poitrine, et dont l'essence est d'autant plus rare, et dont le prix unique est aussi celui que tu accordes à



TA VIE TOUT ENTIERE



lundi 22 décembre 2008

rencontre, DCLXXXVI




SOLSTICES DIVERS :









SOLIS DIES





dimanche 21 décembre 2008

rencontre, DCLXXXV

moureux

Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes,
L’univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !




Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le cœur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D’autres, l’horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d’une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

Pour n’être pas changés en bêtes, ils s’enivrent
D’espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu’un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l’esprit humain n’a jamais su le nom !

Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule
Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils
La Curiosité nous tourmente et nous roule,
Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.

Singulière fortune où le but se déplace,
Et, n’étant nulle part, peut être n’importe où !
Où l’Homme, dont jamais l’espérance n’est lasse,
Pour trouver le repos court toujours comme un fou !

Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ;
Une voix retentit sur le pont : « Ouvre l’œil ! »
Une voix de la hune, ardente et folle, crie :
« Amour… gloire… bonheur ! » Enfer ! c’est un écueil !

Chaque îlot signalé par l’homme de vigie
Est un Eldorado promis par le Destin ;
L’Imagination qui dresse son orgie
Ne trouve qu’un récif aux clartés du matin.

Ô le pauvre amoureux des pays chimériques !
Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
Ce matelot ivrogne, inventeur d’Amériques
Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?

Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,
Rêve, le nez en l’air, de brillants paradis ;
Son œil ensorcelé découvre une Capoue
Partout où la chandelle illumine un taudis.

Étonnants voyageurs ! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d’astres et d’éthers.

Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !
Faites, pour égayer l’ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d’horizons.
Dites, qu’avez-vous vu ?

- Nous avons vu des astres
Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ;
Et, malgré bien des chocs et d’imprévus désastres,
Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.

La gloire du soleil sur la mer violette,
La gloire des cités dans le soleil couchant,
Allumaient dans nos cœurs une ardeur inquiète
De plonger dans un ciel au reflet alléchant.

Les plus riches cités, les plus grands paysages,
Jamais ne contenaient l’attrait mystérieux
De ceux que le hasard fait avec les nuages,
Et toujours le désir nous rendait soucieux !

— La jouissance ajoute au désir de la force.
Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d’engrais,
Cependant que grossit et durcit ton écorce,
Tes branches veulent voir le soleil de plus près !

Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace
Que le cyprès ? — Pourtant nous avons, avec soin,
Cueilli quelques croquis pour votre album vorace,
Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !

Nous avons salué des idoles à trompe ;
Des trônes constellés de joyaux lumineux ;
Des palais ouvragés dont la féerique pompe
Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;

Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ;
Des femmes dont les dents et les ongles sont teints,
Et des jongleurs savants que le serpent caresse
Et puis, et puis encore ?

- Ô cerveaux enfantins !
Pour ne pas oublier la chose capitale,
Nous avons vu partout, et sans l’avoir cherché,
Du haut jusques en bas de l’échelle fatale,
Le spectacle ennuyeux de l’immortel péché :

La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,
Sans rire s’adorant et s’aimant sans dégoût ;
L’homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,
Esclave de l’esclave et ruisseau dans l’égoût ;

Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ;
La fête qu’assaisonne et parfume le sang ;
Le poison du pouvoir énervant le despote,
Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;

Plusieurs religions semblables à la nôtre,
Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté,
Comme en un lit de plume un délicat se vautre,
Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;

L’Humanité bavarde, ivre de son génie,
Et, folle maintenant comme elle était jadis,
Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :
‹ Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! ›

Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
Et se réfugiant dans l’opium immense !
— Tel est du globe entier l’éternel bulletin. »

Amer savoir, celui qu’on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :
Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !

Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ;
Pars, s’il le faut. L’un court, et l’autre se tapit
Pour tromper l’ennemi vigilant et funeste,
Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,

Comme le Juif errant et comme les apôtres,
À qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,
Pour fuir ce rétiaire infâme ; il en est d’autres
Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.

Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,
Nous pourrons espérer et crier : En avant !
De même qu’autrefois nous partions pour la Chine,
Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,

Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
Avec le cœur joyeux d’un jeune passager.
Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,
Qui chantent : « Par ici ! vous qui voulez manger

Le Lotus parfumé ! c’est ici qu’on vendange
Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ;
Venez vous enivrer de la douceur étrange
De cette après-midi qui n’a jamais de fin ? »

À l’accent familier nous devinons le spectre ;
Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.
« Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Électre ! »
Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre,
Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe





Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau !



rencontre, DCLXXXIV



Toutes

petites caresses

d'un tout petit matin de Dimanche








Toutes

petites liesses en douce

que fait la Nuit au Jour...




samedi 20 décembre 2008

rencontre, DCXXXIII



Hae duae conuentae
una fata secutae
uno lectui compositae





una fauilla iacent



vendredi 19 décembre 2008

rencontre, DCLXXXII



DIS-MOI DECEMBRE









ou l'autoportrait à la chambre grise




jeudi 18 décembre 2008

rencontre, DCLXXXI



Liens, litiges,






juge de paix





rencontre, DCLXXX




...aux deux bas







de l'Affaire Moi.




rencontre, DCLXXIX




Des dessous de l'Affaire







Toi...



rencontre, DCLXXVIII



Je t'aurai tant aimée
que l'oubli ne pourra
donner une autre forme
au vide que j'habille


Je m'en irai,
manteau
de ta légère absence,
écharpe au cou du vent
qui portait ton visage


Je passerai,
serrant
les biens que tu me fus,
géôle de ton passé,





bouche de ton silence



rencontre, DCLXXVII


Blanche com lys, plus que rose vermeille,

Resplendissant com rubis dOriant,

En remirant vos biauté non pareille,

Blanche com lys, plus que rose vermeille,





Suy si ravis que mes cuers toudis veille

Afin que serve à loy de fin amant,

Blanche com lys, plus que rose vermeille,

Resplendissant com rubis d'Oriant.



mercredi 17 décembre 2008

rencontre, DCLXXVI



Tout ça c'est bien au chaud dans le Grand Livre

Où j'ai un beau matin glissé mes doigts





Doigts de fées langues et lèvres lutines
Tout ce qui faut pour nous apprendre à lire

Savoir le b à ba des mots tout bas
Qu'on dit le soir sous un drap de peau fine

Avant de s'endormir au creux des bras
Les plus doux que le sommeil enlaça





Avant d'y goûter ta candeur câline
La plus hardie que mon rêve embrassa



rencontre, DCXXV




Chanson



Vu que tu es plus blanche que le lis,
Qui t'a rougi ta lèvre vermeillette
D'un si beau teint ? Qui est-ce qui t'a mis
Sur ton beau sein cette couleur rougette ?







Qui t'a noirci les arcs de tes sourcils ?
Qui t'a bruni tes beaux yeux, ma maîtresse ?
Ô grand beauté remplie de soucis,
Ô grand beauté pleine de grand liesse !








Ô douce, belle, honnête cruauté,
Qui doucement me contraint de te suivre,
Ô fière, ingrate, et fâcheuse beauté,
Avecque toi je veux mourir et vivre.




mardi 16 décembre 2008

rencontre, DCLXXIV



Portraits, matières de nos yeux, de nos mains

magies des peaux qui se mêlent

langues






des femmes

aux papilles incendiées

mèches à des imaginations qui s'enflamment






al

khol

dans le secret dessein de leurs doigts

oh

danse






incandescente

en moi




lundi 15 décembre 2008

rencontre, DCLXXIII



Lundi midi,






Grâce-matinée...




dimanche 14 décembre 2008

rencontre, DCLXXII



Bientôt l'hiver...


L'hiver où plus les jours sont courts








plus les baisers sont longs...





rencontre, DCXXI



La Sablière,









ou l'Origine du Temps





rencontre, DCLXX



Masculus intrauit fontis :






emersit utrumque







pars est una patris







cetera matris habet