samedi 8 novembre 2008

rencontre, DXCIX


Embrassement ou heureuse accollée
D'une moytié à sa moytié collée,
Qu'un bras vainqueur et vaincu va pressant,
Deux blancs coustaux d'un effort repressant,
Et qui estraint l'albastre et le porphire
Sous le souspir d'un languissant Zephire.
Embrassement d'une alleine embasmée
Qui rend la bouche et ravie et pasmée,
Dessous le clos d'un cristal descouvert,



Embrassement de be
uax longs dois polys

Et de la main plus blanche que le lis,

Qui, frétillant dans la neige et l'yvoire,

Le cueur chatouille à sa future gloire,

Lequel pressé doucement se debat,

Impatient de la fin du combat,

Embrassement de roses séparées,

Où vont errant deux ames esgarées,

De corps en corps sur les flammes d'Amour,

Estant souvent tardives du retour,

Embrassement de deux pilliers de marbre

Entrelassez comme la vigne à l'arbre,

S'entreserrans, et plus estroitement

Que le lierre au plus vieux bastiment
.



Embrassement sous une luite douce
D'un flanc constant patient qu'on le pousse,
Et qui estaient l'ardent feu du desir
D'un autre feu par un commun plaisir,
Embrassement de deux claires estoilles
De ça et là errantes sous deux voyles,
Qui en la fin se perdent doucement
Avec l'esprit plein de contentement.
Embrassement pudique et solennel,







Embrasse moy d'un lien eternel !



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