vendredi 21 novembre 2008

rencontre, DCXXVII



Tu l'as cherché ce monde à l'abri du monde, et bien sûr tu ne l'as pas trouvé.

Cette sorte de paradis-quelque-part, cette grande muraille céleste qui se serait comme ça pour toi dressée devant ce que le vent a de souffle bien sûr, et la mer de saumâtre bien sûr, et le sable de piquant bien sûr, et le soleil de brûlant tout autant, et même les yeux de larmes et les baisers de dents, et bien sûr que pour cela même tu ne l'as pas trouvé...

Alors, c'est là que tu as commencé à nous imaginer.

Car quelque chose en toi disait que nous pouvions exister.

Alors c'est là que tu as commencé à nous chercher : bien sûr un peu affolée parfois de la puissance grandissante de ton appel, bien sûr un peu grisée de te sentir capable de tout cela.

Mais au fond de toi tu savais bien que tu en étais capable, parce que tu étais toi-même tout cela.

C'est là que pour de bon tu nous a appelées.

Tout en toi à présent faisait voix pour nous le crier.

Et tu nous a trouvées : à l'éclat d'une âme pure toujours sait répondre l'éclat de l'étoile qui la voit.

Mais, bien sûr, le vertige de la lumière et la caresse de l'ombre...

Petite encore, trop petite, belle de tes seules ailes repliées, de tes ailes qui n'ont pas osé.

Qui à l'ultime instant ne se sont pas déployées.

Vertige de la lumière et paresse des ombres.

Et tu t'es donc contentée de rêver : et tant pis pour cette part si pressante de l'étoile déjà dans le creux de ton ventre, pour cette part murmurante et chaude jusqu'à son plus intime, pour cette chose de l'étoile un peu folle et encore sans nom mais que ton Coeur, lui, savait déjà si bien nommer et qui ne demandait qu'à naître, pourtant, qui ne demandait à te mettre, toi, toi toute entière, toi à nu et Toi enfin lumineuse, au monde.

Un Monde qui ne serait plus à l'abri du monde,

mais un Monde








qui l'embraserait





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