Ah ! du temps d'Adèle...
Et comme nous voici bien anciens, soudain...
Et comme nous voici bien anciens, soudain...
Tout enfant, tu dormais près de moi, rose et fraîche,
Comme un petit Jésus assoupi dans sa crèche ;
Ton pur sommeil était si calme et si charmant
Que tu n'entendais pas l'oiseau chanter dans l'ombre ;
Moi, pensif, j'aspirais toute la douceur sombre
Du mystérieux firmament.
Et j'écoutais voler sur ta tête les anges ;
Et je te regardais dormir ; et sur tes langes
J'effeuillais des jasmins et des oeillets sans bruit ;
Et je priais, veillant sur tes paupières closes ;
Et mes yeux se mouillaient de pleurs, songeant aux choses
Qui nous attendent dans la nuit.
Un jour mon tour viendra de dormir ; et ma couche,
Faite d'ombre, sera si morne et si farouche
Que je n'entendrai pas non plus chanter l'oiseau ;
Et la nuit sera noire ; alors, ô ma colombe,
Larmes, prière et fleurs, tu rendras à ma tombe
Ce que j'ai fait pour ton berceau...
2 commentaires:
Mon Dieu que c'est Beau ! Je vais trouver qui l'a écrit. Ce poème est d'une puissance qui fait vibrer les fibres qui me composent.
C'est une douce émotion et je vous en remercie beaucoup.
A bientôt Mademoiselle Apolline.
L.
Mais bien sûr au moment où je validais le 1er message, Adèle, j'ai retrouvé... Et Mr Google me l'a confirmé. Comment peut-on être si ignorante ... Mille excuses. L.
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