mardi 27 octobre 2009

rencontre, MLXXIX



Ah ! du temps d'Adèle...

Et comme nous voici bien anciens, soudain...








Tout enfant, tu dormais près de moi, rose et fraîche,
Comme un petit Jésus assoupi dans sa crèche ;
Ton pur sommeil était si calme et si charmant
Que tu n'entendais pas l'oiseau chanter dans l'ombre ;
Moi, pensif, j'aspirais toute la douceur sombre
Du mystérieux firmament.


Et j'écoutais voler sur ta tête les anges ;
Et je te regardais dormir ; et sur tes langes
J'effeuillais des jasmins et des oeillets sans bruit ;
Et je priais, veillant sur tes paupières closes ;
Et mes yeux se mouillaient de pleurs, songeant aux choses
Qui nous attendent dans la nuit.


Un jour mon tour viendra de dormir ; et ma couche,
Faite d'ombre, sera si morne et si farouche
Que je n'entendrai pas non plus chanter l'oiseau ;
Et la nuit sera noire ; alors, ô ma colombe,
Larmes, prière et fleurs, tu rendras à ma tombe
Ce que j'ai fait pour ton berceau...




2 commentaires:

Anonyme a dit…

Mon Dieu que c'est Beau ! Je vais trouver qui l'a écrit. Ce poème est d'une puissance qui fait vibrer les fibres qui me composent.
C'est une douce émotion et je vous en remercie beaucoup.
A bientôt Mademoiselle Apolline.
L.

Anonyme a dit…

Mais bien sûr au moment où je validais le 1er message, Adèle, j'ai retrouvé... Et Mr Google me l'a confirmé. Comment peut-on être si ignorante ... Mille excuses. L.