vendredi 31 octobre 2008
rencontre, DLXXXIV
jeudi 30 octobre 2008
rencontre, DLXXX
Je ne me justifierai pas ici : d'abord parce que ce n'en serait nullement le lieu, ensuite parce que je n'ai aucunement à me justifier. Les choses sont ce qu'elles sont et, de plus, que voulez-vous, elles fonctionnent tellement bien pour moi ainsi !
De même que pour Celle qui m'aime, naturellement.
mercredi 29 octobre 2008
rencontre, DLXXVIII
Je marque d'une pierre blanche, comme on dit, à moins que ce ne soit d'une très fine étoffe de lin pâle surgie de mon ancienne Egypte, ou d'un voile de la lune, ou encore du reflet nacré d'un coquillage -en souvenir de Toi mon inspiratrice, ma Maîtresse, ma Guide, fille inspirée d'une île aux bras si doux, à la bouche si suave !-, je marque de cette blancheur terrestre et céleste mêlée cette nuit du 28 au 29 : celle de ma soeur retrouvée, celle de la Grâce à nouveau près de moi : rythme et rime des vagues, mer qui se plaît à sa musique, terre maternelle contre le sein de laquelle elle vient si doucement se bercer...
mardi 28 octobre 2008
rencontre, DLXXVII
Honorez les femmes : elles tressent et mêlent des roses célestes à la vie terrestre ; elles forment l’heureux lien de l’amour et, sous ce voile pudique des grâces, elles entretiennent d’une main pieuse et vigilante le feu éternel des nobles sentiments.
Sans cesse hors des bornes de la vérité s’égare l’ardeur sauvage de l’homme : sans cesse ses pensées l’entraînent sur l’océan des passions. Il étend une main avide vers l’espace, jamais son cœur n’est satisfait, ses rêves inquiets l’emportent jusque dans les sphères éloignées.
Mais avec le charme d’un regard tout-puissant les femmes rappellent le fugitif, et lui font reconnaître les traces du présent. Sous la sainte garde de leur mère, dans leur habitudes, elles sont restées les filles fidèles de la vraie nature.
Rudes sont les efforts de l’homme ; avec sa force écrasante, il s’en va à travers la vie sans repos et sans relâche. Ce qu’il créa, il le détruit : jamais la lutte de ses désirs ne s’arrête : ils tombent, et renaissent comme les têtes de l’hydre.
Mais, satisfaites d’une gloire paisible, les femmes, elles, [ page ]cueillent la fleur du moment et l’entretiennent avec des soins touchants ; plus libres que l’homme dans leur cercle restreint, plus riches que lui dans les domaines de leur savoir, dans les immenses trésors de la poésie.
Fière et superbe, se suffisant à elle-même, l’âme froide de l’homme ne connaît pas le bonheur de l’union des cœurs, les joies célestes de l’amour. Elle ne connaît pas l’échange des âmes, elle ne se fond pas en larmes affectueuses, les combats de la vie ne font qu’endurcir encore sa dureté première.
Mais l’âme sensible de la femme ressemble à la harpe éolienne qui frémit au souffle léger du Zéphir. L’image de la souffrance jette une tendre anxiété dans leurs cœurs généreux, et les larmes mouillent leurs paupières comme une rosée céleste.
Là où s’étend l’impérieuse domination de l’homme, là règne orgueilleusement le droit du plus fort. Le Scythe brandit son épée, et le Perse devient esclave. Les désirs impétueux et sauvages sont en lutte, et la rude voix des sombres puissances commande aux lieux abandonnés par les Grâces.
Mais avec de douces et persuasives prières, les femmes elles tiennent le sceptre de la vertu : elles éteignent le feu ardent des dissensions, elles apprennent aux forces hostiles et ennemies, à se contenir sous des formes aimables, et réunissent ce qui toujours se fuit.
rencontre, DLXXVI
Je viens d'apprendre ce matin que j'avais une police. Jugez par vous-même :
Tant mieux. On n'est jamais assez gardé, à commencer de soi-même. En plus, j'ai le choix, à ce que je vois... Normal. C'est comme chez moi : aux bonnes choses, il y faut des variantes.
- S'il fallait choisir, me demandes-tu ? Eh bien je crois que j'opterai plutôt pour la petite capitale et l'experte ; encore que l'italique ou l'arabesque... En tout cas, c'est bien vrai : il faut conserver à la lettre l'aspect d'un dessin plutôt que vouloir à tout prix lui imposer un aspect géométrique, et surtout la sauver de cette exécutable perfection qu'est la sécheresse !
Et pour la langue, à mon sens, c'est tout comme : ainsi donc prends bien note, et applique-toi, ma Douce, à ce qu'elle garde, toujours suave et toujours aussi riche, elle aussi,
rencontre, DLXXIII
Déjà s'ébranlent tes veines
Pour apprendre le vertige
Pour poser des charnières
Aux personnages que nous incarnons
Tu as oublié la pesanteur
Aux rives où l'on enchaîne
Les mouettes noires
Et s'ouvrent devant ton corps
Les horizons chauds du rêve
Du rêve du monde et de la vie
Fondus et confondus
Brillants à l'appel de tes yeux
A l'infini des parfums
J'ignore la croissance du miel
Le mécanisme de l'aile
Le port où l'on nous attend toi et moi
Séparément
Je ne veux reconnaître que l'appel du jour
La courbe de ta hanche
Et la frayeur de ton corps
A l'intant de l'amour
L'arbre non plus ne voit pas son destin
La pierre oubliée au fond de la rivière
Espère reconnaître chaque courant
A son passage
Donne-moi tes mains
O Belle secrète
Cette nuit ta mémoire éclatera
lundi 27 octobre 2008
rencontre, DLXXI
Grince et crisse, frôle et puis grince et crisse,
C’est Mulan qui à son huis tisse.
On n’entend point métier sonner,
On n’entend que plaintes et soupirs.
Dites-nous, à quoi pense la fille ?
Dites-nous, à quoi rêve la fille ?
Or la fille, elle ne pense à rien.
Or la fille, elle ne rêve à rien.
Vit la veille le placard militaire,
En grand compte, le Khan veut des soldats.
Cet édit douze volumes emplit,
Sur chacun, son père a son nom mis.
Son Père n’a point de fils aîné,
Et Mulan n’a point de frère âgé.
Elle désire pourvoir un destrier,
Désormais pour son père en campagne.
Foire de l’Est, achète un bon coursier,
Foire de l’Ouest, achète selle, coussinet,
Foire du Sud, achète guide et rênes,
Foire du Nord, achète un grand fouet.
Au matin, salue père et mère, part.
Au soir, couche aux rives du Huang He.
N’entend plus son père, sa mère leur fille appeler,
Mais entend du Huang He les flots en torrents rugir surgissant.
A l’aube, salue le Huang He, part.
Au couchant, passe en haut du mont Hei.
N’entend plus son père, sa mère leur fille appeler,
Mais entend au mont Han des Barbares les montures hennir mugissant.
Mène au front cent combats décisifs,
Comme en vol, franchit passes et monts,
Brise du Nord porte le gong de nuit,
En armures qui brillent de lune froide,
A l’assaut cent tombent au combat,
Dix années parmi les braves retourne.
Retourne et vient devant le Fils du Ciel,
Fils du Ciel en Palais de Lumière.
Aux honneurs l’inscrit au meilleur rang.
« Je te donne pour cent mille boisseaux.
Que veux-tu ? » C’est le Khan qui s’enquiert.
Mais Mulan ne tient pas au Secrétariat.
Pour rentrer dans mon pays natal ».
Père et mère entendent leur fille venir,
Passent les portes bras dessus - bras dessous
Sœur aînée entend cadette rentrer,
A son huis de son rouge affairée.
P’tit cadet entend l’aînée rentrer,
Aiguise la lame en étincellles pour cochon et mouton.
Me voici : j’ouvre les portes d’Ouest.
Me voici : assise au lit de l’Est.
Me voici : sans tunique de guerre.
Me voici : en jupe d’autrefois.
En chignon parée à la croisée,
Au miroir une fleur accrochée,
Hors des portes devant ses compagnons,
Compagnons tous surpris, effarés :
« Douze années l’avons accompagnée :
Qui savait Mulan être ainsi Demoiselle ? »
dimanche 26 octobre 2008
rencontre, DLXVIII
... L'amour a toujours le temps. Il a devant lui le front d'où semble venir la pensée, les yeux qu'il s'agira tout à l'heure de distraire de leur regard, la gorge dans laquelle se cailleront les sons, il a les seins et le fond de la bouche. Il a devant lui les plis inguinaux, les jambes qui couraient, la vapeur qui descend de leurs voiles, il a le plaisir de la neige qui tombe devant la fenêtre. La langue dessine les lèvres, joint les yeux, dresse les seins, creuse les aisselles, ouvre la fenêtre ; la bouche attire la chair de toutes ses forces, elle sombre dans un baiser errant, elle remplace la bouche quelle a prise,
samedi 25 octobre 2008
rencontre, DLXVI
Bon, d'accord, la petite Apolline voit peut-être les choses en un peu noir. Mettons. Ou plutôt ne mettons pas. Disons que je file un peu la métaphore, c'est tout.
Que l'Hôtel soit à 1 ou 2 et même à 7 étoiles, comme on en fait en Arabie heureuse, que cet Hôtel s'appelle en fait Hôtel du Mort, et que celui qui s'apprête à faire le mort fasse toujours d'abord et avant tout la morte, c'est bien connu. Donc, mesdames et surtout vous mesdemoiselles, ne vous laissez pas faire comme indiqué sur trop de films qu'on vous passe à la chaîne, c'est le cas de le dire, et même dans les livres, surtout les sacrés, ne vous laissez pas faire, non : et que ce soit du côté coeur ou du côté corps, je vous en prie :
ne sortez plus voilées
vendredi 24 octobre 2008
rencontre, DL
Weary with toil, I haste me to my bed,
The dear respose for limbs with travel tir'd;
But then begins a journey in my head
To work my mind, when body's work's expir'd.
For then my thoughts, from far where I abide,
Intend a zealous pilgrimage to thee,
And keep my drooping eyelids open wide,
Looking on darkness which the blind do see ;
Save that my soul's imaginary sight
Presents thy shadow to my sightless view,
Which like a jewel, hung in ghastly night,
Makes black night beauteous, and her old face new.
Lo, thus, by day my limbs, by night my mind,
For thee and for myself no quiet find.
jeudi 23 octobre 2008
rencontre, DXLIX
mercredi 22 octobre 2008
rencontre, DXLVI
Sept jours que je n'ai vu ma Soeur
La maladie s'est insinuée en moi
Mon corps est devenu lourd
Et j'ai perdu toute conscience
Quand viennent à moi les chefs-médecins
Je ne puis être calmé de leurs remèdes
Les prêtres, l'issue n'est pas non plus de leur côté
Ils ne peuvent discerner ma maladie
Mais qu'on me dise : la voici ! et je revivrais
Qu'on prononce son nom, voilà qui me relèverait
L'allée et venue de ses messagers
Voilà qui ferait revivre mon coeur
Ma Soeur m'est plus bénéfique qu'aucun remède
Elle m'est plus efficace que toute médecine
Mon salut : qu'elle entre de l'extérieur
Que je l'aperçoive, et je retrouverai la santé
Qu'elle ouvre les yeux et mon corps rajeunirait
Qu'elle parle, et je retrouverais la force
O si je l'enlaçais, elle détournerait le mal de moi
Mais hélas, voici déjà sept jours qu'elle m'a quittée !