mardi 31 mars 2009

rencontre, DCCXCVI




Assieds-toi près de moi

toujours trop

vite

va le temps







Assieds-toi près de moi

prends

le temps pose

-le près de moi





Assieds-toi près de moi

ou-

blie la vitesse

ap-

prends-moi la caresse

de ce temps secret qui s'arrête







au bout de nos doigts




lundi 30 mars 2009

rencontre, DCCXCV



"Je chante par couverture,
Mais mieux pleurassent mes œils,
Ni nul ne sait le travail
Que mon pauvre cœur endure.






Pour ce muce ma douleur,

Qu’en nul je ne vois pitié.
Plus a l’on cause de pleur,
Moins trouve l’on d’amitié.

Pour ce plainte ni murmure

Ne fais de mon piteux deuil.
Ainçois ris quand pleurer veuil,
Et sans rime et sans mesure
Je chante par couverture.

Petit porte de valeur

De soi montrer déhaitié,
Ne le tiennent qu’à foleur
Ceux qui ont le cœur haitié.

Si n’ai de démontrer cure

L’intention de mon veuil,
Ains, tout ainsi comme je seuil,
Pour celer ma peine obscure,
Je chante par couverture."



dimanche 29 mars 2009

rencontre, DCCXCIV



Entre deux draps de toile belle et bonne,
Que très souvent on rechange, on savonne,
La jeune Iris, au coeur sincère et haut,
Aux yeux brillants, à l'esprit sans défaut,
Jusqu'à midi volontiers se mitonne.






Je ne combats de goûts contre personne,
Mais franchement sa paresse m'étonne ;
C'est demeurer seule plus qu'il ne faut
Entre deux draps.


Quand à rêver ainsi l'on s'abandonne,
Le traître amour rarement le pardonne :
À soupirer on s'exerce bientôt :
Et la vertu soutient un grand assaut,
Quand une fille avec son coeur raisonne





Entre deux draps.



samedi 28 mars 2009

rencontre, DCCXCIII



J'ai un secret, aussi. Un secret qui se tient dans un livre. Un grand livre d'autrefois -et peut-être même de bien avant autrefois.






Un jour, je vous le dirai. Un jour où les neiges auront fondu, un jour où les pages de ce livre pourront enfin à nouveau s'ouvrir.



Fleurir.







Où nous pourrons le commencer pour de bon, vous et moi, le Grand Voyage.




vendredi 27 mars 2009

rencontre, DCCXCII



Parfois selon les jours ou bien les heures
le sourire
revient

Parfois c'est mal parfois c'est bien






La vie la vie nous dévisage
d'un petit air en coin
jamais très sage
et par bonheur ou bien

malheur






nous n'en savons souvent rien




jeudi 26 mars 2009

rencontre, DCCXCI



Bien entendu, il y a des situations plus ou moins avenantes. Le baiser français demande un bon tour de langue : comme l'italien réclame sans doute autre chose... Chacun son génie propre, chacun sa quête aussi : ainsi l'Amour même, soi-disant si universel, parce qu'humain, ne l'est peut-être pas tant que ça...


Dans toute cette affaire, quelque chose nous échappe, au fond, et même en surface.







Tenez : ce visage, là, par exemple, que vous regardez d'un coin de votre oeil tout en me lisant, oui, ce tableau, ce portrait de femme : vous croyez le connaître, ou du moins le reconnaître, n'est-ce pas ? Il vous rappelle forcément quelque chose, ou quelqu'un... Et pourtant... c'est comme si... comme s'il lui manquait... un détail.


Eh bien voilà. Tout est là.


Le Diable est dans les détails. Et donc, forcément, le Plaisir aussi.



mercredi 25 mars 2009

rencontre, DCCXC



Dans la vie, il ne faut jamais faire les choses à demi.

Surtout les baisers.






Les baisers, à deux, oui, franchement c'est mieux.




mardi 24 mars 2009

rencontre, DCCLXXXIX


Amor, cuántos caminos hasta llegar a un beso,
qué soledad errante hasta tu compañía!
Siguen los trenes solos rodando con la lluvia.
En Taltal no amanece aún la primavera.


Pero tú y yo, amor mío, estamos juntos,
juntos desde la ropa a las raíces,
juntos de otoño, de agua, de caderas,
hasta ser sólo tú, sólo yo juntos.


Pensar que costó tantas piedras que lleva el río,
la desembocadura del agua de Boroa,
pensar que separados por trenes y naciones





tú y yo teníamos que simplemente amarnos,
con todos confundidos, con hombres y mujeres,
con la tierra que implanta y educa los claveles.




lundi 23 mars 2009

rencontre, DCCLXXXVIII



Les voleurs, encore...

Non, les plus redoutables, ce sont les Voleuses.

Beaucoup en parlent, certains ou certaines disent qu'elles n'existent pas. Mais moi je les ai rencontrées, parfois, quelque part sous la ville : et je sais à présent que leur présence est bien réelle.

On les appelle les Voleuses, sans trop savoir en quel sens exact Elles volent.

Ce qui est sûr en tout cas, c'est qu'Elles la parcourent incessamment, cette ville, et peut-être aussi la vie : la mienne, la tienne, la nôtre.

Evite alors de trop les croiser : leur regard, surtout.






La Douceur, tu le sais bien, est devenue une chose si rare, à présent.




dimanche 22 mars 2009

rencontre, DCCLXXXVII



Et pour ce Dimanche 22 mars, jour de mouvement comme chacune sait (enfin, est censée savoir), je décidai de me la jouer calme, de me la filer en douce, et pour ce faire et bien faire de garder le lit.







On ne sait jamais, avec tous ces voleurs de douceur...




samedi 21 mars 2009

rencontre, DCCLXXXVI



Très doux printemps saison des fleurs surtout


des bouquets de baisers que nous y tresserons :

profumi di donne,






couronnes de nos coeurs !



vendredi 20 mars 2009

jeudi 19 mars 2009

rencontre, DCCLXXXIV



En attendant je me hâte.
Vers demain.

Vers demain jour du Printemps. Enfin.


Celui-là,

depuis tant de jours et de jours que je l'attends...


"La saison des A."

dit-on.



Moi, je ne connais pas cette nouvelle demoiselle-là.







C'est bien pour ça d'ailleurs que je me hâte...




mercredi 18 mars 2009

rencontre, DCCXXXIII



Hors de ton rectangle, Livre, et du tien également, écran qui te prétends son fils, il y a nous : faites de corps.


Les corps, ce n'est pas très rectangulaire. Parce qu'il y a aussi en eux des parties liquides. Des parties liquides qu'on appelle les Emotions.

Emotions, du verbe émouvoir, qui lui-même vient de mouvoir. Les corps se meuvent à l'intérieur comme à l'extérieur du fait de cette partie liquide, qui seule permet ce mouvement.

Cela a toujours été comme cela. Cela date en fait du temps de la mer, au début de toute chose liquide.

La mer. La mer qui est la première Emotion.

Les larmes en gardent la mémoire exacte, jusqu'à ce goût de sel qu'elles ont toujours, comme tu le sais.






Regarde-moi.

Regarde-moi te regarder.

Vois dedans mes yeux briller cette mer.



mardi 17 mars 2009

rencontre, DCCXXXII



Le Monde tout entier par ta fenêtre,



Livre






Et moi pour m'y jeter.




lundi 16 mars 2009

rencontre, DCCLXXXI



TABIDA RABIES







TABVLA RASA



dimanche 15 mars 2009

rencontre, DCCLXXX



Le 15 mars, mademoiselle C. disparut.

Passion brève, diront certaines. Sachez quand même que pour moi, le temps n'a absolument jamais compté.







Les choses comme les êtres d'importance étaient là... comment dire ?

Etaient là comme avant.

Et tout naturellement, n'ont que faire de leur







fin.




samedi 14 mars 2009

rencontre, DCCLXXIX



Tout bas

tu l'appelles

cette Beauté si lointaine

et pourtant si présente...




Toujours tu reviens à l'Enfance

s'est-elle jamais éloignée de toi ?




vendredi 13 mars 2009

rencontre, DCCLXXVIII



Mais tu m'as



embrassée


et










LA BEAUTE TOUT ENTIERE
EST DANS MON COEUR ENTREE






jeudi 12 mars 2009

rencontre, DCCXXVII



"No te conoce el toro ni la higuera,
ni caballos ni hormigas de tu casa.
No te conoce el niño ni la tarde
porque te has muerto para siempre.


No te conoce el lomo de la piedra,
ni el raso negro donde te destrozas.
No te conoce tu recuerdo mudo
porque te has muerto para siempre.


El otoño vendrá con caracolas,
uva de niebla y montes agrupados
pero nadie querrá mirar tus ojos
porque te has muerto para siempre.


Porque te has muerto para siempre,
como todos los muertos de la Tierra,
como todos los muertos que se olvidan
en un montón de perros apagados.







No te conoce nadie. No. Pero yo te canto.
Yo canto para luego tu perfil y tu gracia.
La madurez insigne de tu conocimiento.
Tu apetencia de muerte y el gusto de su boca.
La tristeza que tuvo tu valiente alegría."



mercredi 11 mars 2009

rencontre, DCCLXXVI



Et puis la musique


Unique

Consolation






De tant de maigres vies de vacarmes
et de baisers de vins aigres





mardi 10 mars 2009

rencontre, DCCLXXV



Pase lo que pase con nosotras, tu cuerpo

vivirá en mí... tierno, delicado,

tu forma de hacer el amor,

como la fronda semi enroscada del helecho en espiral en los bosques

recién bañados por el sol. Tus viajeros y generosos muslos

entre los cuales mi rostro entero se hunde una y otra vez...

la inocencia y sabiduría del lugar que mi lengua ha encontrado ahí...



La viva, insaciable danza de tus pezones en mi boca...

tu forma de tocar, firme, protectora, investigándome,

tu lengua fuerte y tus finos dedos

llegando donde te estuve esperando por años,

en mi rosa, húmeda cueva...







Pase lo que pase, esto es.




lundi 9 mars 2009

rencontre, DCCLXXIV



Bien. Après LA journée de la Femme,




enfin les journées, TOUTES les autres journées







DES FEMMES !




dimanche 8 mars 2009

rencontre, DCCLXXIII



8 mars.




On me souffle aussi que c'est aujourd'hui mon jour.


Mais c'est un souffle très léger,
alors.







Pour ne pas dire un souffle éphémère.




rencontre, DCCLXXII



Dans la nuit du 7 au 8 mars, je décidai au beau milieu de sa lecture de faire d'un livre un coeur, comme d'autres en feraient des cocottes : par jeu, ennui, brusque lucidité sur la littérature.



Encore que la plus belle part de cette lucidité littéraire, et pour le temps où existent encore des livres de papier, ce soit sans doute le feu.






Celui qui vit brûler la grande bibliothèque d'Alexandrie, il y a de cela bien longtemps, -et plus encore celui ou celle qui l'enflamma- toucha simultanément au sacrilège et au sacré.



samedi 7 mars 2009

rencontre, DCCLXXI



Mais d'encre et de papier

Ou bien de chair et sang

Que ta vie ne soit jamais une page blanche







Que ce pouvoir secret que tenait ton Enfance







Il puisse à tout instant montrer ses dents !




vendredi 6 mars 2009

rencontre, DCCLXX



Un peu d'encre un peu de papier sont-ils

donc

l'éphémère limon d'un monde où nous ne sommes







qu'écrits ?



jeudi 5 mars 2009

rencontre, DCCLXIX



Je suis dans l'attente du message de ces mots. Je cherche en vain sans doute le Pourquoi du Poème.









LA LANGUE DERRIERE LA LANGUE

EXISTE-T-ELLE,

AU DEFI DU SILENCE ?





mercredi 4 mars 2009

rencontre, DCCLXVIII



J'ai dit douleur, et, comme de bien entendu, certaines pensent qu'il suffirait de lire "douceur".
Comme si l'on pouvait aussi facilement modifier les mots... Les modifier à notre guise, les posséder ! Avoir sur eux ce pouvoir qu'en fait ils ont depuis toujours sur nous, petites exécutantes d'un dessein qu'ils détiennent si puissamment et qui à chaque fois se joue si merveilleusement de nos personnes : qui dès l'enfance nous enlace, nous baise sur la bouche et puis l'entrouvre et puis tourne en nous sa Langue, nous berçant de sa caresse et de cette illusion que nous sommes seules maîtresses de ce plaisir que nous y prenons...


Illusion toujours fatale et toujours si savamment ensemencée de songes : car il nous faut des songes, il nous les faut à tous prix, et ce baiser incessant nous en nourrit chaque jour, en fait notre pain quotidien. Puis encore, au moment fixé précisément par un compte secret de syllabes brusquement se retire, et nous laisse à jamais muets. Morts, dit-on aussi. Pendant que lentement l'instrument se décompose de cette immense mesure dont nous n'aurons jamais été qu'un imperceptible et trop inconnu fragment.









Poème,

à l'homme lucide bref éclat du sceau de cette vie et de cette mort-là,

furtif face-à-face avec l'insondable Mystère de notre immense et minuscule condition !



mardi 3 mars 2009

rencontre, DCCLXVII




Mars des faux-semblants, aussi. Des faux-printemps.








PRENDS GARDE A LA DOULEUR DES CHOSES.




lundi 2 mars 2009

rencontre, DCCLXVI



Mars et ses passages, tous ses passages, des plus visibles aux plus invisibles, aux plus insoupçonnés...

Bien sûr que c'est surtout ceux-là qui m'intéressent : depuis mon enfance, passages secrets, combien vous m'avez permis, et si souvent, d'échapper à la monotonie des jours, de fuir les peuples bavards qui en occupaient les heures alors








-et qui, hélas, continuent sans doute à le faire...





dimanche 1 mars 2009

rencontre, DCCLXV



Mademoiselle Mars.


Enfin.


Mademoiselle Mars au sang d'azur









Mademoiselle Mars
aux amours assurées.