Entendons-nous bien, une nouvelle fois : le poème, ce n'est pas le rêve, loin de là, bien loin. Le poème, ce sont d'abord des nuits de pages blanches, puis tous ces sales flots d'aubes en travail, ces accouchements de soleils épineux, d'horribles aurores qui te rossent et te rouent de toujours trop d'images et de toujours trop peu de mots pour les saisir, et ne parlons même pas de les contenir : le creux de la main pour un océan déjà enfui si loin, si loin, si désespérément loin : et dont il ne reste à présent que le souvenir de ses si impénétrables robes de vagues, du si troublant rythme bleu sang de ses baisers ; et seul bien sûr à n'avoir pas filé ce même goût de sel resté à brouiller les lignes de ta main, cette petite larme sèche, là, et qui te rappelle à chaque fois la profonde pesanteur de ton sexe et les larmes que tu passeras ensuite à pleurer l'impossible à jamais légèreté de ton corps, à jamais l'impossible élévation de ton coeur, à jamais l'impossible fusion saline et solaire de ton Amour.
DE TON AMOUR
Pendant que tout autour de toi la vie rêvasse.
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