Amour, tu me fis voir, pour trois grandes merveilles,
Trois seurs, allant au soer, se pourmener sur l'eau,
Qui croissoient à l'envy, ainsi qu'au renouveau
Croissent dans un pommier trois pommettes pareilles.
Toutes les trois estoient en beauté nompareilles,
Mais la plus jeune avoit le visage plus beau
Et sembloit une fleur voisine d'un ruysseau
Qui remire dans l'eau ses richesses vermeilles.
Ores je souhaitois la plus vieille en mes voeus,
Et ores la moienne, et ores toutes deux,
Mais tousjours la petite estoit en ma pensée,
Et priois le Soleil de n'enmener le jour:
Car ma veüe en trois ans n'eust pas esté lassée
De voir ces trois Soleilz qui m'enflamoient
d'amour.
mercredi 10 septembre 2008
rencontre, CDLXXI
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