APOLLINAPARIS: janvier 2008

jeudi 31 janvier 2008

rencontre, CCLVIII

Mais la vie

la vie dans les jours de la vie

la vie dans ses devoirs

la vie dans ses demain, c'est sûr

la vie dans ses bien sûr

la vie dans c'est la vie

tu comprends

la vie dans ses excuses

la vie dans son j'ai oublié

la vie

mercredi 30 janvier 2008

rencontre, CCVII

Te souviens-tu

Léa

des jours anciens où j'étais tienne

te souviens-tu

des heures anciennes

où j'étais tien ?

mardi 29 janvier 2008

rencontre, CCLVI

- Ta rime,

Apolline

c'était... douceur

c'était

...caresse ?

- Dans mon miroir c'était surtout ta silhouette

c'était surtout

derrière le verre

ces mots qui jouent ces mots qui mettent

dedans mon corps deux sous de fête

et ma tête à l'envers

lundi 28 janvier 2008

rencontre, CCLV

OUI

je sais

je suis une fille pas très catho

photonormogamique

NON

J'ai pas joué à la poupée

NON

j'en ai jamais pincé pour les princes

OUI

mon coeur ne sait jouir que des

princesses

...encor faut-il que le leur

de coeur

me la jouent dans la

dimanche 27 janvier 2008

Depuis longtemps tu me demandais

"Apolline

si t'avais vécue sur l'autre rive

ton visage, ç'aurait été qui ?"

Alors moi je suis rentrée dans le premier photomaton

et maintenant je peux te dire

voilà

regarde-moi

EN GARCON

samedi 26 janvier 2008

rencontre, CCLIII

Je danse

Je danse dans le miroir

Je danse devant mes yeux

J'y dessine une drôle d'histoire

un drôle de rêve où quand je me regarde

mon regard est enfin deux

rencontre, CCLII

Heureusement qu'il me reste mon corps,

cette petite chose de moi qui y croit dur comme fer encore malgré son coeur si serré, ou peut-être justement à cause de ça, cette petite têtue de corps qui va, du mitan des matins au mal de tous ses soirs à double ou triple fond et même par le grand travers austère des nuits si blanches et noires de son ennui,

pour ta beauté

danser !

jeudi 24 janvier 2008

rencontre, CCLI

Miroir

ô mon miroir

mon beau miroir

à force de Léa chercher

on dit que pour Elle j'en ai les yeux tout

***

mercredi 23 janvier 2008

rencontre, CCL

Un miroir où je pourrais peut-être un peu

mieux

la voir

savoir

rencontre, CCXLIX

Il me faut alors chercher dans de nouveaux miroirs

plus

profonds encore

plus

sonores

l'éclat

de cette

antique

coupure d'avec soi

cette âme qui toujours se dira sage

en langue impudique

mardi 22 janvier 2008

rencontre, CCXLVIII

Dis-moi,

oui

dis-moi Léa :

pourquoi dans ton nom

il y a

juste une lettre en trop pour que tu sois

là ?

lundi 21 janvier 2008

rencontre, CCXLVII

C'est quand t'es pas là Léa

qu'ça va plus

tout droit

qu'mon coeur bascule

qu'mes mains s'emmêlent

les doigts

dimanche 20 janvier 2008

rencontre, CCXLVI

Léa ma petite âme

Ô ma nouvelle Alice

sur le bord d'un miroir

léamagicalique

et mes yeux pour y boire

samedi 19 janvier 2008

rencontre, CCXLV

Mais il est vrai

aussi

qu'il m'arrive

de garder le sourire

et même

mon plus beau

mon plus doux sourire

mais ça

c'est seulement quand

seulement quand j'te sens là

quand j'te sens toute

toute proche de moi,

Léa

vendredi 18 janvier 2008

rencontre, CCXLIV

Car ma colère est vieille, si vieille contre toutes les Prophétesses de mauvaise haleine, contre toutes ces Divineresses aux faux funestes présages, contre toutes Celles que cet Amour unique et qui leur était impossible

à Elles

effraya, sans doute

jeudi 17 janvier 2008

rencontre, CCXLIII

D'où la petite Apolline qui

fulmine

parfois

et même

souvent

et même

depuis si longtemps...

rencontre, CCXLII

Bien sûr il y a l'impudique, comme ils disent. L'Impudique Apolline. Comme ils disent et même elles. Elles surtout. Mais qu'en savent-ils, tous et toutes, de ce qu'ils appellent en se voilant la face : mon Impudeur ?

Mon Impudeur !

Prennent-ils donc ces petites sueurs craintives, ces petites larmes de leurs renoncements ordinaires, ces urines de leurs ventres trop pleins, trop gras, trop satisfaits, ce court flot pathétique de la semence pâle et gluante qu'ils répandent ça et là et si facilement, si complaisamment, comme l'unique divertissement facile de leur mal d'épaisseur souvent, comme le seul rempart au gouffre qui s'est creusé en eux depuis notre départ, prennent-ils, oui, et elles, cette flaque de sel étroite qui les remplit, cette suppuration d'humeurs, ce suint des jours qui les règle, prennent-ils la noire lunaison de ce sang-là pour le rouge éclat qui bat dans nos veines, pour cette respiration des dieux clairs qui nous porta un jour

à la Lumière ?

QVIA EGO VIRGO

L'autre Princesse.

L'autre Princesse à l'oreille

P E R C E E .

mercredi 16 janvier 2008

rencontre, CCXLI

Mais Toi

du bout d'tes doigts à Toi

tu m'as dit qu'tu

qu'tu m'aimais comme

m'aimais comme ça

rencontre, CCXL

Cette petite nuque et ces doigts qui me font double,

si double et si unique tout à la fois

si trouble...

mardi 15 janvier 2008

rencontre, CCXXXIX

Celle

la p'tite Celle

qui en a toujours eu

derrière

derrière sa nuque

et sous ses doigts.

lundi 14 janvier 2008

rencontre, CCXXXVIII

A ce point-là de nos présentations, chères amies visiteuses, il faut aussi que vous sachiez de moi une chose. Une petite chose. Une petite pointe de détail qui masque un gros essentiel : je ne manque pas d'imagination. Et généralement, en plus, moi, je passe aux travaux pratiques.

Celles qui me jalousent, ce sont essentiellement celles qui en manquent. Ou celles qui n'osent pas, bien sûr. Ce qui revient un peu au même, pas vrai ?

Quoi en effet de plus laid, quoi de plus plat, de plus ennuyeux qu'un monde sans aucune imagination, qu'un monde sans aucune audace ? Je vous le demande bien...

C'est ainsi, oui, oui vraiment, oui mille fois

que je suis bien Celle

que vous croyez

dimanche 13 janvier 2008

rencontre, CCXXXVII

Bien sûr, certains et certaines -et bien plus encore certaines- ont dit pis que pendre de cette étrange relation que j'entretiens avec Léa : ne l'ont-ils pas qualifiée de "fille de l'air", de "délicieuse invisible petite ombre" ou encore, mais c'était les plus méchantes, de "petite poisson-chatte bien à l'abri dans son aquarium", tout ça parce que jamais nos caresses, jamais nos simples mots même n'avaient encore su briser ce curieux écran de verre qui soi-disant nous séparait...

Ecran de verre ! Combien elles ont mal su la mesurer, cette épaisseur-là, et mal en identifier la matière réelle...

Ecran de vers plutôt, et encore, pour ainsi dire au pire, à moins que ce ne soit déjà un écrin : celui de cette Pudeur étrange qui nous lie toutes les deux, celui de cette simple retenue des eaux sur le Monde, au moment éphémère mais si précieux qui les retient encore sur le Ciel, salives tièdes d'une mousson prochaine et où tout est encore Promesse, tension extrême de la Promesse avant