samedi 5 janvier 2008

rencontre, CCXI


C'est ce Destin précisément qui un soir est venu frapper derrière ma fenêtre : un soir de printemps peut-être, ou même d'été. Encore qu'il soit fortement probable que ce fût un soir d'hiver ; mais alors d'une essence très particulière, un soir aussi lumineux que trouble, et qui jetait toute son ambiguïté sur le monde extérieur : de telle façon qu'un court instant, à travers les rideaux pourtant tirés, je fus frappée par la manière de douceur inhabituelle qui régnait de l'autre côté des vitres : une sorte de grand apaisement soudain, de quiétude très lente pesant à travers toute la profondeur du ciel.





J'ouvris la fenêtre toute grande, comme attirée. Mon corps nu n'éprouva curieusement aucune sensation de froid. Oui, quelque chose se passait bien là, sous mes yeux, et tout autour. Ma chambre dominait la ville : je me rendis alors compte que cet étrange phénomène avait affecté bien plus que la température, ou même la luminosité générale : les mouvements, les bruits avaient comme cessé, ou étaient en train de le faire, les êtres même semblaient réduits à l'état curieux d'ombres, de silhouettes de plus en plus lointaines et se retirant progressivement du paysage, jusqu'à disparaître, jusqu'à laisser les rues désertes, les maisons inhabitées...

Et bientôt, effectivement, il ne resta plus personne, rien qu'une sorte de vaste décor de ville vide. Un décor comme attendant d'autres acteurs, une autre histoire.





C'est à ce moment-là précis que tu es apparue,

Léa.



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