lundi 31 janvier 2011
rencontre, MDXXIII
Toute la lumière tournant sur ses épaules
centre de midi
horizon et rivage
montent jusqu'au corps
je lis
la lumière
le centre nu
ce que son corps
écrit
écrit
la main sous la lumière
dimanche 30 janvier 2011
rencontre, MDXXII
Car le toucher pénètre ainsi que fait la voix.
L’harmonie et le songe et la douleur profonde
Frémissent longuement sur le bout de mes doigts.
Je comprends mieux, en les frôlant, les choses belles,
Je partage leur vie intense en les touchant.
C’est alors que je sais ce qu’elles ont en elles
De noble, de très doux et de pareil au chant.
Car mes doigts ont connu la chair des poteries,
La chair lisse du marbre aux féminins contours
Que la main qui les sait modeler a meurtris
Et celle de la perle et celle du velours.
Ils ont connu la vie intime des fourrures,
Toison chaude et superbe où l’on plonge les mains,
Et l’odorant secret des belles chevelures
Où la brise du soir effeuilla des jasmins.
Semblables à ceux-là qui viennent des voyages,
Mes doigts ont parcouru d’infinis horizons,
Ils ont éclairé, mieux que mes yeux, des visages
Et m’ont prophétisé d’obscures trahisons.
Ils ont connu la peau subtile de la femme,
Et ses frissons cruels et ses parfums sournois…
Chair des choses ! j’ai cru parfois étreindre une âme
Avec le frôlement prolongé de mes doigts…
samedi 29 janvier 2011
vendredi 28 janvier 2011
rencontre, MDLXX
jeudi 27 janvier 2011
mercredi 26 janvier 2011
rencontre, MDLXVIII
Entiers complets de la nuque aux talons
Grappe sans peau grappe-mère en travail
Grappe servile et luisante de sang
Entre les seins les cuisses et les fesses
Régentant l'ombre et creusant la chaleur
Lèvre étendue à l'horizon du lit
Sans une éponge pour happer la nuit
Et sans sommeil pour imiter la mort.
mardi 25 janvier 2011
rencontre, MDLXVII
Renverse-toi que je prenne ta bouche,
Calice ouvert, rouge possession,
Et que ma langue où vit ma passion
Entre tes dents s'insinue et te touche :
C'est une humide et molle profondeur,
Douce à mourir, où je me perds et glisse ;
C'est un abîme intime, clos et lisse,
Où mon désir s'enfonce jusqu'au coeur...
-Ah ! puisse aussi t'atteindre au plus sensible,
Dans son ampleur et son savant détail,
Ce lent baiser, seule étreinte possible,
Fait de silence et de tiède corail ;
Puissé-je voir enfin tomber ta tête
Vaincue, à bout de sensualité,
Et détournant mes lèvres, te quitter,
Laissant au moins ta bouche satisfaite !...
lundi 24 janvier 2011
dimanche 23 janvier 2011
rencontre, MDLXV
samedi 22 janvier 2011
vendredi 21 janvier 2011
jeudi 20 janvier 2011
mercredi 19 janvier 2011
rencontre, MDLXI
Sens-tu comme nos genoux tremblent ?
Ah! ce désir des hanches amoureuses !
Ah ! céder!... Défaillir ensemble !... Mourir !... Prendre !...
- Cherchons nos doigts ; tâchons d’unir nos paumes creuses.
Des profondeurs en nous grandissent, inconnues :
Etreignons-nous au moins de toutes nos mains nues.
Ma bouche sent déjà la forme de ta bouche :
Mais nous reculerons avant qu’elles se touchent,
Pour que nos sens cabrés souffrent l’ardente joie
De s’être en sanglotant, arrachés de leur proie !
mardi 18 janvier 2011
rencontre, MDLX
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse,
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse ?
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ?
Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine,
Les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel,
Quand la Vengeance bat son infernal rappel,
Et de nos facultés se fait le capitaine ?
Ange plein de bonté connaissez-vous la haine ?
Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres,
Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard,
Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard,
Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres?
Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres ?
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides,
Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment
De lire la secrète horreur du dévouement
Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avide !
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ?
Ange plein de bonheur, de joie et de lumières,
David mourant aurait demandé la santé
Aux émanations de ton corps enchanté ;
Mais de toi je n'implore, ange, que tes prières,
Ange plein de bonheur, de joie et de lumières !
lundi 17 janvier 2011
rencontre, MDLVIII
Le désir est ma voie et la tempête ma boussole
En amour je ne jette l’ancre dans aucun port.
La nuit j’abandonne la plupart de moi-même
Puis je me retrouve et m’étreins passionnément au retour.
Je suis la jumelle du flux et du reflux
De la vague et du sable du bord
De l’abstinence de la lune et de ses vices
De l’amour
Et de la mort de l’amour.
Dans la maison de mon corps prennent refuge mes états
chaque soir,
Et chaque matin on me réveille de mon absence.
Ceux qui comprennent mon rythme me connaissent,
Me suivent mais ne me rejoignent pas.
dimanche 16 janvier 2011
rencontre, MDLVII
Mon pays ce n’est pas cette terre fragile de gravier et de boue
où patine l’espoir au fil des jours.
Ce n’est pas ces amas d’ordures et de ferraille qui jonchent le sol,
ni la mort lente et lâche de ces hommes dégradables
par infusion de misère et de mots creux.
Mon pays ce n’est pas ce mélange criard de clair obscur.
où mon cœur épie en vain l’arrivée du jour.
Mon pays, c’est ton sourire d’or pur et de pierres précieuses
qui reflète tout le trésor de ton cœur bantou,
où chante l’amour comme un jour de fête.
C’est ta peau couleur de clair de lune où mes doigts la nuit deviennent paroles
et te font signe dans la pénombre.
C’est tes mains plus douces que fleur d’hibiscus fraîche éclose
ta bouche aux lèvres douceur de taffetas,
où je bois le vrai souffle de vie au sortir de tes entrailles.
Mon pays, c’est toi, étoile polaire de mes nuits,
sens de ma vie à chaque instant,
et je perdrais raison sans tes lèvres qui mordent les miennes
pour m’offrir ta salive salvatrice,
ta langue plus fougueuse que mille étalons en rut.
Et ma maison c’est ton cœur.
samedi 15 janvier 2011
rencontre, MDLVI
Aujourd’hui je me suis couché près d’une jeune pure
comme au bord d’un océan blanc,
comme au centre d’une étoile ardente
d’espace lent.
De son regard longuement vert
la lumière tombait comme une eau sèche,
en de transparents et profonds cercles
de fraîche force.
Sa poitrine comme un feu de deux flammes
brûlait en deux hautes zones,
et en un double fleuve atteignait ses pieds,
grands et clairs.
Un climat d’or mûrissait à peine
les longitudes diurnes de son corps
le remplissant de fruits étendus
et de feu caché.
vendredi 14 janvier 2011
rencontre, MDLV
non moins connues que la fameuse duchesse dont il s'agit, et ces tableaux te satisferont d'autant plus que celles qui en fournissent les sujets sont faites pour exciter l'attention générale. Comme c'est à elles que je dois la connaissance de la Pol***,
c'est aussi par elles que je vais commencer mon récit...
jeudi 13 janvier 2011
mercredi 12 janvier 2011
mardi 11 janvier 2011
lundi 10 janvier 2011
rencontre, MDLI
La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur
Un rond de danse et de douceur
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée
Roseaux du vent, sourires parfumés
Ailes couvrant le monde de lumière
Bateaux chargés du ciel et de la mer
Chasseurs des bruits et sources des couleurs
Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.