dimanche 21 juin 2009

rencontre, DCCCXC



Les couloirs et les bancs d'azuelos habillés
Tout vibrants de vapeur et d'effluves mêlés
Ont accueilli ce soir la jeune fiancée
Dans leur pénombre chaude au silence adonnée.






Une fouta nouée en toge impériale,
Elle emplit de parfums ses mains de bronze pâle
Versés d'une coupelle en cuivre martelé
Par l'altière masseuse au sourire voilé.


Son corps brûlant s'anime à l'eau fraîche jetée
Sur les dalles de pierre aux carreaux descellés
Et l'argile labile en gestes prodigués
Donne encore à sa peau une empreinte lissée.


Elle sourit de voir les fillettes rieuses
Se presser autour d'elle en bandes curieuses
Des secrets révélés par ce rituel antique
D'une promesse faite à la nuit balsamique.


Les cris de joie s'élèvent, les rires et les chants
Se parent de thé rouge et de miel triomphants,
Tandis que l'eau de rose en senteur dérobée
S'unit à la gaieté de jasmin imprégnée.


Elle quitte les lieux de sa démarche lente
Escortée de sa mère en stature imposante,
Offrant de sa splendeur descendue d'une fresque
A l'odalisque en fleur son corps en arabesque.



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