samedi 13 août 2011

rencontre, MDCCLXIV



Penser qu'on vivra jamais dans cet astre,
Parfois me flanque un coup dans l'épigastre.


Ah ! tout pour toi, Lune, quand tu t'avances
Aux soirs d'août par les féeries du silence !






Et quand tu roules, démâtée, au large
A travers les brisants noirs des nuages !


Oh ! monter, perdu, m'étancher à même
Ta vasque de béatifiants baptêmes !


Astre atteint de cécité, fatal phare
Des vols migrateurs des plaintifs Icare !


Œil stérile comme le suicide,
Nous sommes le congrès des las, préside ;


Crâne glacé, raille les calvities
De nos incurables bureaucraties ;


Ô pilule des léthargies finales,
Infuse-toi dans nos durs encéphales !


Ô Diane à la chlamyde très-dorique,
L'Amour cuve, prend ton carquois et pique


Ah ! d'un trait inoculant l'être aptère,
Les cœurs de bonne volonté sur terre !


Astre lavé par d'inouïs déluges,
Qu'un de tes chastes rayons fébrifuges,


Ce soir, pour inonder mes draps, dévie,
Que je m'y lave les mains de la vie !



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